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Les marchés d’actions marquent une petite pause depuis les élections présidentielles. Ils avaient salué en grande partie par anticipation, d’une part l’échec de la candidate anti européenne, et d’autre part les bons résultats économiques et financiers constatés depuis quelques mois dans le vieux continent. Mais, comme d’habitude, une fois la nouvelle arrivée, on attend ensuite les évènements suivants.

Est ainsi venu le temps de la réflexion sur des sujets que certains considèrent comme annexes, et qui, pourtant, ont une influence certaine sur la vie de nos portefeuilles. Chez Oudart, nous avons décidé il y a quelques temps de nous engager dans une démarche dite « ESG » pour Environnement, Social et Gouvernance.

Nous considérons en effet qu’en tant qu’investisseurs, nous ne pouvons pas nous désintéresser des conséquences de nos investissements dans notre environnement immédiat ou pour les générations futures.

Très naturellement nous nous étions intéressés depuis très longtemps à la gouvernance des entreprises sélectionnées dans nos portefeuilles. C’est même un facteur important de notre sélection de valeurs.  Nous votons aux assemblées générales depuis plusieurs années et exerçons attentivement nos droits. C’est ainsi par exemple que, comme de nombreux investisseurs minoritaires,  nous estimons que les droits de votes doubles permettent à certains d’emporter trop facilement des décisions désavantageuses à la majorité des actionnaires. En liaison avec Proxinvest, nous avons récemment proposé une résolution dans ce sens à l’Assemblée générale d’Accor. Celle-ci a été débattue et votée à plus de 50%. Malheureusement elle n’a pas pu être retenue puisqu’une majorité qualifiée des 2/3 était nécessaire.

Dans ce domaine de l’Investissement Socialement responsable (ISR), nous avons pu ces 8 et 9 juin rencontrer de nombreuses sociétés qui nous ont exposé leurs stratégies. Parmi elles, deux ont retenu toute notre attention, Continental et Total. Elles sont dans des secteurs qui ont une très mauvaise réputation, mais dont il est impossible de se débarrasser, l’automobile et le pétrole. Mais on constate qu’elles prennent ces sujets à bras le corps. Il y va de leur réputation, mais aussi de leur survie à long terme.

Leur volonté de concilier une croissance nécessaire pour elles mais aussi pour leurs clients, avec la préservation de la planète est tout à fait mise en valeur. Les discussions sont franches et intéressantes. La capacité d’innovation est essentielle, le progrès technique est dans ces deux secteurs tout à fait nécessaire pour améliorer la situation.

Dans l’énergie, nous avons noté par exemple l’enjeu très important du gaz qui remplace d’autres énergies fossiles telles que le charbon qui ne trouvent d’ailleurs plus de financements. De façon plus anecdotique, Les nouveaux puits de pétrole  offshore devraient pouvoir éviter d’utiliser le procédé du « torchage » pour brûler les rejets de gaz naturel. La réutilisation de ces gaz, notamment pour créer l’énergie nécessaire aux plates-formes, devient la règle. Total a aussi décidé de ne plus investir dans les sables bitumineux du Canada et dans l’Arctique. Tous les investissements sont étudiés avec leurs conséquences et le dialogue avec toutes les parties prenantes devient indispensable.

Dans le secteur automobile, l’utilisation de véhicules hybrides ou 100% électriques devrait modifier considérablement l’empreinte carbone de ce type de transport. Les recherches sont importantes et les progrès sont immenses. Les objectifs des gouvernements et des entreprises dans ce domaine sont extrêmement ambitieux.

Comme on a pu le constater dans ces deux cas, notre souci de ne pas abîmer plus notre planète et notre volonté de trouver des investissements rentables ne sont pas inconciliables. Au contraire, nous sommes convaincus que dans de nombreux cas, ils sont complémentaires. L’un ne va pas sans l’autre.

 

Jean-Philippe Mollet

Directeur

Achevé de rédiger le 12 juin 2017

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