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Au début du mois de septembre, les journaux annonçaient que la valeur de la société Apple avait dépassé le seuil de 1 000 milliards de dollars. Après avoir même atteint 1 100 milliards, elle ne vaut plus aujourd’hui que 839 milliards, soit presque 260 milliards de dollars envolés et plus de 20% de baisse en quelques semaines.


Si l’on met de côté les raisons spécifiques à cette société, ce mouvement illustre très bien la forte baisse des marchés américains en octobre et en novembre.


A posteriori, on trouve de très nombreuses explications :


D’autres marchés avaient anticipé cette tendance négative, notamment les marchés émergents et en particulier le marché chinois. Ceux-ci baissaient déjà de plus de 20% depuis le début de l’année. Peut-on dire qu’ils anticipaient les marchés des pays développés ? Si l’on cherche un point commun, ce sont les difficultés du commerce international dues à la hausse des tarifs douaniers. En Europe, le marché le plus difficile est cette année le marché allemand qui souffre aussi de sa dépendance aux exportations.


La très bonne orientation de l’économie américaine que l’on peut constater à travers les excellentes statistiques de l’emploi fait craindre à beaucoup que l’on approche d’un état de surchauffe et que la Fed soit contrainte de remonter ses taux exagérément, provoquant une forte réaction négative pouvant ensuite conduire à une récession fin 2019 ou en 2020.


Les marchés européens ont comme d’habitude suivi les évènements boursiers américains quand ils sont négatifs. C’est hélas moins vrai dans le sens inverse. Mais il faut dire que l’état de notre continent ne prête pas à se réjouir. La croissance continue de ralentir presque partout, notamment en Allemagne et en Italie. Et les problèmes politiques semblent inextricables. Le Brexit risque de se terminer sans accord et les italiens ne semblent pas vouloir trouver un accord avec les Etats de la zone euro sur leur déficit budgétaire.


Nous espérions que les résultats des entreprises permettraient de retrouver un peu d’optimisme. Il n’en a pas été ainsi. Les bons résultats, qui sont de loin les plus nombreux, ont été peu salués en raison de l’atmosphère pesante de la bourse, et les déceptions notables ont été sanctionnées, souvent de façon très forte, surtout quand elles concernaient des valeurs de taille moyenne.


Même s’il est impossible d’anticiper une quelconque amélioration, et encore moins son « timing », nous avons noté que plusieurs observateurs parmi les plus lucides anticipaient une amélioration en fin d’année. Les analyses techniques semblent montrer que la bourse américaine a atteint un seuil pouvant peut-être permettre un rebond dans les prochains jours.


Enfin les responsables d’une banque étrangère que nous suivons nous ont récemment brossé un tableau qui fait fi du pessimisme ambiant : peu de risque de récession américaine en 2019, croissance faible mais non remise en cause en Europe, entreprises capables d’améliorer leurs marges et rendement du dividende supérieur à 4% pour les actions européennes, comparé aux taux très faibles des obligations : le pire n’est donc pas certain en 2019.

Jean-Philippe Mollet

Directeur

Achevé de rédiger le 21 novembre 2018

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