Actualités

Il y a quatre semaines, nous constations que la volatilité des marchés provenait essentiellement des problèmes politiques européens et internationaux. Et nous attendions avec impatience que les résultats publiés par les entreprises pour le troisième trimestre nous permettent enfin de nous réjouir.

Force est de constater que la situation des entreprises est moins bonne que nous ne l’espérions. Et quand elle est encore bonne, on s’inquiète qu’elle ne change dans le mauvais sens.


Nous avons eu quelques très bons chiffres, dans le luxe par exemple : Les ventes de LVMH ont augmenté de 10% au 3e trimestre, en ligne avec les attentes, et celles de Kering ont cru de 27% grâce à des chiffres records chez Gucci, supérieurs à 30%. Pourtant ces titres sont respectivement en baisse de 14 et 17% sur un mois ! Les investisseurs s’inquiètent en effet que cette bonne situation ne dure pas. Déjà, ces chiffres sont en décélération par rapport aux trimestres précédents, mais encore, il est parait-il probable que les clients chinois de ces maisons de luxe réduisent leurs achats en 2019 et au-delà. On attend le 7 novembre prochain la publication du chiffre d’affaires d’Hermès, dont le cours baisse de 11% sur un mois.


Il y a un secteur qui a fortement déçu, c’est celui de l’automobile. La mise en place de nouvelles normes en Europe a fortement réduit la production en cette fin d’été. De plus, les ventes d’automobiles ont beaucoup baissé en Chine, notamment en septembre. Les équipementiers européens, et les constructeurs allemands ont dû revoir fortement leurs prévisions 2018. Ces « profit warnings » ont entraîné les titres à la baisse quelquefois dans des proportions considérables. Il n’est pas impossible que le gouvernement chinois ne prenne des mesures de relance, mais ce n’est pas certain, et cette période est d’autant plus délicate que ces entreprises sont en phase d’investissements importants.


Le secteur bancaire reste en situation délicate, cela dure depuis de nombreuses années, et les performances n’ont pas attendu septembre pour être très mauvaises. La faiblesse des taux d’intérêt empêche ce secteur de retrouver une croissance saine et on ne voit pas d’issue à cette situation. Les banques françaises publieront leurs résultats dans la semaine du 29 octobre.


Le secteur de la technologie connait des prises de profit après un excellent début d’année. Il suit le Nasdaq américain, dont la hausse a été spectaculaire. Les résultats des entreprises européennes, dont Dassault Systèmes ou Cap Gemini, ont été très corrects et restent encourageants, mais il n’est pas anormal que l’on puisse retrouver des cours plus abordables.


Il est toutefois très notable que de nombreuses entreprises de taille moyenne ont été contraintes de réviser leurs prévisions à la baisse pour des raisons spécifiques. Nous pouvons citer les exemples de Ingenico, Sopra-Steria, Atos ou Seb. La baisse des marchés ayant entraîné une forte diminution du volume des transactions, les sanctions boursières sont souvent très fortes et peut-être exagérées dans certains cas.


S’il n’y a pas à ce stade d’inquiétudes concernant une décroissance des bénéfices, il est malheureusement probable que les croissances 2018 et 2019 prévues il y a peu autour de 10% en Europe ne soient revues à la baisse.

 

Jean-Philippe Mollet

Directeur

Achevé de rédiger le 26 octobre 2018

Document d’information sans valeur contractuelle