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Depuis que nous tenons cette chronique, on ne pourra pas nous reprocher d’avoir été pessimiste. Même si nous avons noté quelques risques politiques en France surtout, mais aussi dans d’autres pays européens, nous avons maintes fois souligné l’amélioration notable de la situation économique sur notre continent.


Les politiques monétaires menées par les banques centrales et notamment par la BCE ont permis une franche reprise de la croissance sur notre continent et dans tous les pays qui le constituent. Nous avons enfin pu nous raccrocher au train de la croissance mondiale lui-même sur une pente ascendante.


L’interrogation qui demeure reste celle de l’inflation qui reste bien en deçà des objectifs. Il est très surprenant qu’une conjoncture aussi bonne n’amène pas une hausse des prix provenant à la fois de la hausse des prix des matières premières mais aussi des salaires. Même si le mystère demeure, nous ne nous en plaindrons pas. Les banques centrales doivent réduire maintenant leurs politiques expansionnistes, mais elles le font aussi prudemment que possible. Et les entreprises n’ont en général pas eu trop de difficultés à maintenir ou à accroitre leurs marges.


D’ailleurs les résultats des entreprises que nous suivons et que nous avons rencontrées sont bons. On estime la croissance des bénéfices 2017 à environ 12%, sans surprise par rapport à ce qui était attendu en début d’année. Cela n’était pas arrivé depuis au moins cinq ans. Les perspectives 2018 sont un peu inférieures mais elles restent bonnes autour de 8 ou 9%.


Le marché américain a une fois de plus emmené les autres marchés. N’en déplaise aux Cassandres de toutes sortes, la croissance est restée forte aux Etats-Unis, et la taille de son secteur technologique lui a permis de battre tous ses records. Le Nasdaq est resté la locomotive de tous les marchés, y compris des pays émergents, même si on note que le marché chinois lui aussi bénéficie d’un moteur important avec des entreprises leaders sur le web.


Mais tout n’est pas rose et de nombreuses disruptions apparaissent auxquelles nous devons prêter attention. Les nouveaux modes de consommation modifient considérablement certaines habitudes. Le secteur de la distribution a connu une performance nulle cette année. L’utilisation de plus en plus habituelle d’internet pour nos achats pose de nombreux problèmes aux entreprises liées à la consommation, que ce soit les anciens leaders des hypermarchés (Carrefour), mais aussi les magasins de prêt-à-porter comme H&M. Les grandes entreprises qui produisent ces biens de consommation doivent se remettre en cause, ce qu’elles font notamment sous la contrainte d’actionnaires activistes. Ceci les a notamment entraînées à diminuer leurs coûts, notamment dans la publicité, ce qui a eu des répercussions très négatives pour les leaders de ce secteur comme WPP ou Publicis.


Si les performances ont donc été généralement très positives cette année grâce à l’environnement général, les sanctions ont été fortes quand il y a eu des déceptions, et nous devrons de nouveau faire très attention durant l’année qui vient.

 

Jean-Philippe Mollet

Directeur

Achevé de rédiger le 19 décembre 2017

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