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Force est de constater que les prophètes de malheur qui s’attendent toujours au pire n’ont pas encore eu raison cet été. Conformèrent à leurs espoirs ou à leurs craintes, les annonces de Monsieur Trump sur les hausses de droits de douane, l’inflexibilité supposée des dirigeants chinois, l’arrivée au pouvoir à Westminster du chef des brexiters, Boris Johnson, la nouvelle combinazione italienne et tant d’autres nouvelles perturbantes, ont provoqué une baisse des marchés d’actions concentrée sur le début du mois d’août. Mais, les indices ont finalement rebondi et sont remontés aujourd’hui à des niveaux proches de leurs plus hauts.


Il est pourtant très difficile de se rassurer à la lecture des articles ou études publiés par les spécialistes des marchés, économistes ou stratégistes. L’économie mondiale connaît un ralentissement significatif notamment dans les secteurs manufacturiers. C’est très visible en Allemagne, mais les USA ne sont pas exempts de cette tendance. La Chine reste opaque, et plusieurs statistiques montrent que le ralentissement a bien lieu.


Ce phénomène est d’autant plus évident que les banques centrales s’en inquiètent et prennent toutes des mesures pour contrecarrer ce que certains ont appelé la récession phobie ! La Fed américaine a baissé ses taux de 0.25% au mois de juin et s’apprête à recommencer dans quelques jours. Les marchés obligataires ont répercuté sur les marchés les décisions actuelles et futures des autorités monétaires. Les taux des obligations ne cessent de baisser. Aux USA, ils sont passés sur le 10 ans de 3.20% début novembre 2018 à environ 1.60 % aujourd’hui. Et en Europe, le mouvement est hallucinant avec des taux allemands à -0.63% sur cette échéance. Comme d’habitude, le paroxysme se trouve en Suisse avec des taux à -0.90% alors que la devise helvétique joue le rôle de valeur refuge.


Les bénéfices du 1er semestre 2019 publiés en juillet – août n’ont pas apporté de grandes surprises, positives ou négatives, mais la tendance est encore une fois cette année de les réviser en légère baisse. Les secteurs de l’automobile, de la finance et du pétrole ont été assez impactés. D’autres entreprises ont apporté en sens inverse de grandes satisfactions, dans les secteurs du luxe ou de l’aéronautique par exemple.


Si les nouvelles ne sont pas aussi bonnes qu’on pourrait l’espérer, nous constatons que les forces de rappel sont fortes. Le pessimisme extrême qui nous entoure a poussé les investisseurs à prendre des mesures de précaution et à se réfugier dans les placements les moins risqués en sachant que leurs performances seraient au mieux nulles. On dit qu’il y a des montagnes de liquidités prêtes à s’investir. Le choix est finalement assez binaire : ne pas prendre de risque et être quasi certain de perdre, ou prendre des risques mesurés et espérer gagner à moyen terme. Il n’est pas impossible que, le pire n’étant pas certain et la récession n’étant pas du tout jouée, la seconde option ne se révèle payante.

 

Jean-Philippe Mollet

Directeur

Achevé de rédiger le 6 septembre 2019

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