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« Les forces déflationnistes ont été remplacées par des forces reflationnistes » aurait dit Mr Mario Draghi lors d’une conférence au Portugal mardi 27 juin.

Si cela était évident, on comprendrait que les 46% d’obligations souveraines de la zone euro qui offrent encore un rendement inférieur à 0 voient leurs cours chuter pour que ces rendements redeviennent positifs.

Il n’y a pourtant pas de doutes que les forces déflationnistes ont cédé beaucoup de terrain depuis un an. A cette époque, alors que les prix du pétrole atteignaient des niveaux inférieurs à 30 $ le baril, les indices de prix à la consommation flirtaient avec 0, sous l’influence de prix à la production en forte baisse, et le danger était très grand de voir une chute en spirale.

La Banque Centrale Européenne a eu une politique très appropriée en rappelant que son unique objectif tenait au maintien d’une hausse des prix modérée autour d’un seuil de 2% environ. Grâce à elle, à la Fed américaine mais aussi à des politiques budgétaires un peu moins restrictives, le risque a presque disparu.

De nombreux stratégistes dont nous suivons l’opinion, en ont profité pour nous indiquer leur croyance en une tendance reflationniste et nous conseillant d’investir dans les valeurs qui pourraient en profiter, notamment la finance qui verrait un grand avantage à ce que les taux d’intérêt remontent. Ceci a été très juste pendant la dernière partie de l’année dernière.

Mais ce premier semestre a semé des doutes : l’inflation a de nouveau recédé un peu de terrain, et, en aucun cas elle n’a atteint le seuil de 2%. Le taux européen est à 1.3%, et aux USA, le déflateur du PIB est à 1.4%. Les taux des obligations à 10 ans sont restés très modérés, autour de 0.45% en Allemagne, et de 2.25% aux Etats-Unis, montrant que les investisseurs obligataires sont un peu incrédules. Et les cours des valeurs financières ont à nouveau déçu, alors que les valeurs de croissance ont retrouvé beaucoup de leur lustre précédent.

Deux explications peuvent être données : d’une part, les banques centrales continuent de racheter des obligations sur les marchés, déséquilibrant la demande dans le sens de la hausse des cours et de taux très bas, mais cette politique connaîtra une fin un jour ou l’autre. D’autre part, les tendances démographiques, mais aussi technologiques empêcheraient les salaires de monter. En l’absence de hausse des prix du facteur travail, il ne pourrait donc y avoir de risque inflationniste !

Autrement dit le meilleur des mondes pour les actionnaires ? Des dépenses d’exploitation qui ne progressent pas et des frais financiers extrêmement légers. Sauf que, parfois, le monde normal se rappelle à son bon souvenir et qu’on nous rappelle à juste titre que l’amélioration de la situation économique conduira inéluctablement à un retour à une situation plus habituelle, avec une inflation qui remonterait sensiblement, mais en restant acceptable. Ce type de rappel arrive parfois de façon très abrupte en quelques jours. C’est ce que nous avons vécu au cours de la dernière semaine du mois de juin. Ce n’est pas forcément négatif.

 

 

Jean-Philippe Mollet

Directeur

Achevé de rédiger le 30 juin 2017

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Depuis l’arrêt du Conseil d’Etat du 12 novembre 2015, nous savons que les moins-values issues de la cession de valeurs mobilières ne doivent pas être abattues, et sont donc imputables sur les plus-values pour leur totalité 1. Dans cet arrêt, le Conseil d’Etat précisait également le mode de calcul des plus ou moins-values : il convient d’affecter les plus-values brutes sur les moins-values disponibles – c’est-à-dire sur les moins-values de l’année et celles en report – et d’appliquer au solde final, le cas échéant, les abattements pour durée de détention. Le contribuable peut ainsi librement imputer les pertes sur les plus-values de son choix, par exemple en priorité sur celles qui ne bénéficient pas d’abattement.

Jusqu’alors, certaines incertitudes demeuraient, notamment la question de savoir si le contribuable avait la liberté de ventiler les moins-values de l’année et celles en report comme il le souhaitait ; et le cas échéant, choisir de ne pas imputer la totalité de ses moins-values et ainsi se créer un stock de pertes reportables.

Le 11 mai dernier a été publiée une réponse ministérielle à la question écrite n°22465 de la sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam, quant aux limites des facultés ouvertes au contribuable de choisir l’année d’imputation des moins-values disponibles. La réponse précise deux points :

1) Le contribuable n’a «pas la possibilité de choisir l’année au titre de laquelle il procède à l’imputation de ces moins-values». Les plus anciennes moins-values s’imputent « prioritairement ».

2) Le contribuable doit imputer toutes les moins-values disponibles à hauteur des plus-values de l’année. Il n’a aucune faculté de choisir de « ne pas imputer la totalité des moins-values ».

Une fois la compensation entre les plus-values de l’année et les moins-values disponibles effectuée, le solde est soit positif, soit négatif :

- Solde positif : chaque plus-value composant ce solde est, le cas échéant, réduite de l’abattement pour durée de détention. L’assiette obtenue est alors imposable au barème progressif de l’IR, tandis que les prélèvements sociaux (de 15,50%) sont imputés sur la plus-value obtenue avant application des éventuels abattements. 

- Solde négatif : les moins-values non imputées demeurent imputables sur les plus-values des 10 années suivantes.

                                                                   

 1 La compensation des plus et moins-values est à déclarer sur le formulaire n°2074-CMV

Charlotte COUSIN

Ingénierie Patrimoniale

 

Achevé de rédiger le 16 juin 2017

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Les marchés d’actions marquent une petite pause depuis les élections présidentielles. Ils avaient salué en grande partie par anticipation, d’une part l’échec de la candidate anti européenne, et d’autre part les bons résultats économiques et financiers constatés depuis quelques mois dans le vieux continent. Mais, comme d’habitude, une fois la nouvelle arrivée, on attend ensuite les évènements suivants.

Est ainsi venu le temps de la réflexion sur des sujets que certains considèrent comme annexes, et qui, pourtant, ont une influence certaine sur la vie de nos portefeuilles. Chez Oudart, nous avons décidé il y a quelques temps de nous engager dans une démarche dite « ESG » pour Environnement, Social et Gouvernance.

Nous considérons en effet qu’en tant qu’investisseurs, nous ne pouvons pas nous désintéresser des conséquences de nos investissements dans notre environnement immédiat ou pour les générations futures.

Très naturellement nous nous étions intéressés depuis très longtemps à la gouvernance des entreprises sélectionnées dans nos portefeuilles. C’est même un facteur important de notre sélection de valeurs.  Nous votons aux assemblées générales depuis plusieurs années et exerçons attentivement nos droits. C’est ainsi par exemple que, comme de nombreux investisseurs minoritaires,  nous estimons que les droits de votes doubles permettent à certains d’emporter trop facilement des décisions désavantageuses à la majorité des actionnaires. En liaison avec Proxinvest, nous avons récemment proposé une résolution dans ce sens à l’Assemblée générale d’Accor. Celle-ci a été débattue et votée à plus de 50%. Malheureusement elle n’a pas pu être retenue puisqu’une majorité qualifiée des 2/3 était nécessaire.

Dans ce domaine de l’Investissement Socialement responsable (ISR), nous avons pu ces 8 et 9 juin rencontrer de nombreuses sociétés qui nous ont exposé leurs stratégies. Parmi elles, deux ont retenu toute notre attention, Continental et Total. Elles sont dans des secteurs qui ont une très mauvaise réputation, mais dont il est impossible de se débarrasser, l’automobile et le pétrole. Mais on constate qu’elles prennent ces sujets à bras le corps. Il y va de leur réputation, mais aussi de leur survie à long terme.

Leur volonté de concilier une croissance nécessaire pour elles mais aussi pour leurs clients, avec la préservation de la planète est tout à fait mise en valeur. Les discussions sont franches et intéressantes. La capacité d’innovation est essentielle, le progrès technique est dans ces deux secteurs tout à fait nécessaire pour améliorer la situation.

Dans l’énergie, nous avons noté par exemple l’enjeu très important du gaz qui remplace d’autres énergies fossiles telles que le charbon qui ne trouvent d’ailleurs plus de financements. De façon plus anecdotique, Les nouveaux puits de pétrole  offshore devraient pouvoir éviter d’utiliser le procédé du « torchage » pour brûler les rejets de gaz naturel. La réutilisation de ces gaz, notamment pour créer l’énergie nécessaire aux plates-formes, devient la règle. Total a aussi décidé de ne plus investir dans les sables bitumineux du Canada et dans l’Arctique. Tous les investissements sont étudiés avec leurs conséquences et le dialogue avec toutes les parties prenantes devient indispensable.

Dans le secteur automobile, l’utilisation de véhicules hybrides ou 100% électriques devrait modifier considérablement l’empreinte carbone de ce type de transport. Les recherches sont importantes et les progrès sont immenses. Les objectifs des gouvernements et des entreprises dans ce domaine sont extrêmement ambitieux.

Comme on a pu le constater dans ces deux cas, notre souci de ne pas abîmer plus notre planète et notre volonté de trouver des investissements rentables ne sont pas inconciliables. Au contraire, nous sommes convaincus que dans de nombreux cas, ils sont complémentaires. L’un ne va pas sans l’autre.

 

Jean-Philippe Mollet

Directeur

Achevé de rédiger le 12 juin 2017

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