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Au début de ce mois de mars, l’histoire s’est répétée, les marchés ont subi une seconde correction. L’indice européen Stoxx 50 perdait le 2 mars plus de 7% depuis le début de cette année, annulant ainsi en deux mois la hausse de l’année 2017. Heureusement cet indice des 50 plus grosses entreprises de notre continent n’est pas tout à fait représentatif de l’addition des différents indices nationaux et le CAC 40 en France, le Mib italien, le Dax allemand ou l’Ibex espagnol ont fait nettement mieux sur les 14 derniers mois.


Mais cela démontre que nos marchés ne suivent pas pour le moment la hausse continue des profits des entreprises européennes. En 2017 comme en 2018, ceux-ci sont attendus en hausse de plus de 10%, malgré des vents contraires, notamment sur les changes. Il n’y a donc en Europe pas d’exubérance boursière, contrairement à ce que certains médias peuvent colporter.


Quelle peuvent donc être les multiples causes ?


Notre Europe politique a du mal à rassurer les investisseurs internationaux. Comme nous l’avons souligné plusieurs fois sur ce site, les flux ne sont pas revenus sur les marchés européens. L’Asie ou les Etats-Unis attirent beaucoup plus les capitaux et les récents résultats des élections italiennes n’ont rien pour convaincre que l’Europe avance dans le bon sens. On verra quelle sera la suite des évènements et quel gouvernement pourra se constituer alors que les eurosceptiques ont rencontré un succès certain, même s’ils ne peuvent trouver d’accord entre eux. La nouvelle coalition allemande se met en place cette semaine, mais l’affaiblissement de Mme Merkel a inquiété de nombreux observateurs.


Le prétexte de cette seconde alerte a été la décision de Donald Trump de mettre en place des droits de douane sur l’acier et l’aluminium. L’inquiétude est montée d’autant plus que l’on ne connait pas ses modalités exactes, ni si cette décision unilatérale peut engendrer des rétorsions des autres pays et notamment de la Chine. Certains ont même envisagé une guerre des changes en remarquant que le dollar avait opportunément baissé depuis plusieurs mois face à l’euro et au yen. On n’en est pas là. Les marges de fluctuation sont encore limitées, mais ce point est à surveiller attentivement.


Le paradoxe est que c’est le marché américain qui a le mieux résisté alors qu’il est celui qui engendre le plus d’inquiétudes sur la durée de son cycle que Mr Trump essaie de faire durer le plus longtemps possible. Ses indices sont encore en hausse sensible, et notamment le Nasdaq qui bénéficie de l’excellent comportement des valeurs technologiques. La croissance y est excellente. Les récents chiffres de l’emploi le démontrent. Mais cela dure depuis plus de 9 ans, et sans mesures monétaires ou budgétaires, il aurait été mûr pour subir un certain ralentissement.


L’OCDE annonce ce 13 mars que la croissance mondiale frise les 4%, ce qu’on n’a pas vu depuis longtemps. Les Etats-Unis ont une fois de plus été le moteur. A nous européens de faire en sorte que nous apportions une vraie pierre à cet édifice. C’est le seul moyen pour que nos marchés reprennent durablement de la hauteur.

 

Jean-Philippe Mollet

Directeur

Achevé de rédiger le 13 mars 2018

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