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Ce titre peut sembler provocateur, alors que, jusqu’ici, les performances 2017 sont clairement positives et qu’en général ce sont plutôt des profits qui peuvent être pris.

Pourtant, même dans des périodes boursièrement favorables, des accidents arrivent et des titres peuvent dévisser pour différentes raisons. Il est humainement difficile de résister à la tentation de s’en débarrasser. Mais cet exercice est difficile et chaque situation est différente. L’humilité conduit à reconnaître que les erreurs d’appréciation sont nombreuses au moment où les nerfs sont mis à contribution.

Deux cas récents serviront d’exemples :

En 2015, une société pharmaceutique danoise est au firmament. Il s’agit de NOVO NORDISK qui est le leader mondial des insulines servant à traiter le diabète. On sait tous que cette maladie étend ses ravages dans tous les pays du monde, notamment aux USA et dans les pays émergents. Les volumes explosent et grâce aux innovations, les prix montent. Le patron de cette société qui connait une forte croissance depuis plusieurs années est désigné meilleur manager de l’année. Tout va pour le mieux et on se demande si cela peut encore aller mieux. C’est à ce moment que la réalité revient au galop durant l’été 2016. Les concurrents décident de baisser les prix pour reprendre des parts de marché, et les assureurs en profitent pour exercer une pression plus forte dans le même sens. Novo Nordisk est obligé de réduire ses prévisions, le marché prend peur et le cours plonge. En trois mois, le titre baisse de 38%, revenant sur des niveaux datant de 2014. Faut-il hurler avec les loups et vendre ? Le titre plombe en effet les performances. Ce serait une bonne idée, si cette société n’était pas le leader incontestable d’une spécialité hélas de plus en plus nécessaire au bien-être de personnes supportant une maladie en forte expansion. Le titre est aujourd’hui en hausse de presque 30% en 2017.

Cette année, une des plus grandes entreprises de publicité dans le monde, la britannique WPP,  a baissé de plus de 25%. En 8 ans, le cours avait été multiplié par plus de 3, grâce au développement de ce secteur et à la stratégie mise en place par le management d’investir dans le digital. Mais des difficultés sont apparues quand certains de leurs principaux clients, les grandes sociétés de produits de grande consommation, ont réduit leurs budgets notamment après que des actionnaires activistes ont accru les pressions pour augmenter les marges. De plus de nouveaux concurrents sont apparus dans le secteur digital avec les sociétés de conseil comme Accenture ou les GAFA. Le chiffre d’affaires 2017 est en baisse, ce qui n’était pas arrivé depuis la dernière grande crise économique. La situation est-elle irrémédiable ? Elle est en tout cas inédite et nous avons préféré prendre nos pertes. Mais l’avenir n’est pas certain et il est hautement probable qu’une réaction sera mise en place. Donc à surveiller si on croit que ce secteur trouvera sa place dans le nouveau monde. Un dicton boursier dit qu’il vaut mieux couper la main que le bras. Pas de doute sur ce sujet, mais ce dicton est à manier avec grande précaution et le discernement reste très nécessaire et à adapter à chaque situation particulière. N’oublions pas cependant que les moins-values sont déductibles des plus-values, même dans le nouveau régime de la flat tax.

 

Jean-Philippe Mollet

Directeur

Achevé de rédiger le 1er décembre 2017

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